1281

Première mention du Cannet
La plus ancienne mention du Cannet se trouve dans un acte du 19 janvier 1281 par lequel le responsable de l'abbaye de Lérins donne en emphytéose perpétuelle à un bourgeois de Mougins, Olivier Isnard, une terre située ad Cannetum. Ce territoire, aux limites assez floues, aurait fait partie de Mougins à l'époque de cette cession, avant d'être par la suite absorbé dans le territoire de Cannes.

 

1441

Les premières familles
Après un effondrement démographique du aux ravages de la peste, des guerres et pillages se situant autour du règne de la Reine Jeanne, les actes d'habitation se multiplient en Provence Orientale. Ces contrats de concession de terres passés sous forme emphytéotique avec des populations venant essentiellement de la Rivière de Gênes avaient pour objectif de repeupler les villages déserts et d'exploiter des surfaces qui étaient retournées en friche.

Au Cannet, le premier acte d'habitation date du 5 février 1441, où Dom André de Plaisance, Infirmier de Lérins donne plusieurs terres en emphytéose à Sylvestre Calvy, tanneur et originaire du Val d'Oneille en Ligurie. Cet acte est considéré comme la première pierre d'un habitat permanent. La famille Calvy, la plus ancienne implantée au Cannet, fera ensuite venir d'autres colons venant également du Val d'Oneille, et que les provençaux appelleront les Figons.

 

1560

Création de la paroisse
A la fin du 16e siècle, ces communautés familiales forment une dizaine de hameaux portant le nom de leurs fondateurs : les Ardissons, les Calvys, les Cavasses, les Danys, les Gallous, les Gourrins, les Perrissols, les Michels, les Gazans.

En 1556, 73 chefs de foyers cannettans se rassemblent devant l'église Ste Catherine nouvellement construite pour demander la création de la paroisse. Elle sera finalement obtenue en 1560, date du plus ancien acte de baptême inscrit sur le registre paroissial du Cannet. L'église paroissiale contribue à ressouder la solidarité entre ces lieux de vie isolés et dispersés.

 

1774

Création de la commune du Cannet
La demande d'autonomie paroissiale portait en germe les futurs conflits avec les habitants de Cannes, que tout séparait des habitants du Cannet : la distance, les modes de vie, les mentalités. La sentence arbitrale de 1587 rendue par l'évêque de Fréjus apporte aux Cannettans de larges satisfactions en leur accordant les mêmes privilèges, libertés, franchises qu'aux Cannois. Mais les causes de mécontentement subsistant, les conflits perdurent. Dans une première tentative, en 1730, quatre raisons sont invoquées par les Cannettans pour justifier une séparation : territoriales, administratives, financières et sociales. Il faudra attendre l'arrêt du Conseil d'Etat du Roi du 9 août 1774, enregistré par le Parlement de Provence par décret en lettres patentes le 29 janvier 1777, pour qu'après des siècles de querelles et de procès Le Cannet obtienne enfin son indépendance.

 

1854

Développement du Cannet
Devenue commune, Le Cannet cherche à s’agrandir sur Mougins. Sous la période révolutionnaire, les habitants dressent un mémoire, qui reste sans suite, pour obtenir le démembrement d’une partie du territoire occupée et exploitée par ses forains (propriétaires non-résidents). Les terres convoitées se trouvent alors aux limites du village, dans le haut du vieux Cannet.

En 1826, Le Cannet qui fait partie du département du Var, est le plus petit village avec 439 hectares et le plus peuplé avec 1591 habitants.

Finalement, la loi du 22 juin 1854 met fin aux conflits et aux années de procédure. Les nouvelles frontières se font alors sur la base d’un échange avec une augmentation substantielle du territoire pour Le Cannet, qui s’agrandit également sur Cannes, dans le quartier de Ranguin. Ainsi, la commune passera de 440 hectares à 770 hectares.

 

1880

Naissance du Four à Chaux
Jusqu’à la fin du 19e, toute la portion du territoire située à l’ouest de la commune est recouverte de pins et de nombreuses bergeries y sont installées. A partir de 1880, le quartier appelé le Four à Chaux est un lieu-dit « formé d’un groupements d’habitations ouvrières à cause des carrières et autres industries ». Il représente alors une zone d’habitations situées le long de la route de Grasse, où « la maison aux arcades» construite en 1883 au cœur de ce quartier finit par incarner son identité. Avec l’arrivée des Italiens dans les années 30, l’agglomération connaît un essor démographique sans précédent. A la demande des habitants, le nom de Four à Chaux est abandonné, évoquant trop les carrières, pour celui de Rocheville, plus en harmonie avec la « coquetterie de ce quartier ».

 

1883

Développement des accès : Le Cannet, nouvelle station hivernale
Si Cannes et Nice sont déjà lancées par les Russes et les Anglais, Le Cannet reste encore en retrait de ce mouvement, en raison essentiellement des moyens de communication très difficiles. A cette époque, la ville n’est accessible que par quelques chemins étroits : la rue Ste Catherine, la rue de Cannes et à l’ouest le chemin Notre Dame des Anges. La transformation du Cannet est l’œuvre d’Henri Germain, fondateur du Crédit Lyonnais. Considéré comme le premier grand promoteur de la Côte d’Azur, il fait réaliser de 1880 à 1883 une grande artère qui relie Cannes et Le Cannet, ainsi que tout un réseau moderne de voies adjacentes. Elle prend le nom de Boulevard de la Foncière, avant d’être dénommée Boulevard Carnot en 1894. L’installation du tramway achève définitivement le désenclavement de la ville. Cette amélioration des voies contribue à son succès comme station hivernale. La grande bourgeoisie française et étrangère est vite conquise par le charme de ce village, aux atouts si bien mis en valeur.

 

1900

L'industrie du parfum
L’exploitation de l’olive très développée (24 moulins à huile en 1855) sera complétée au début du 19è par la culture florale. Ces deux industries seront tenues essentiellement par les familles Sardou. La commune va se spécialiser dans la production d’orangers à fleurs, matière première pour le parfum et la distillerie. L’exposition de la commune (abritée et ensoleillée) rend propice la culture de la fleur, portée par l’essor de Grasse. Trois parfumeurs sont dénombrés dans le livre terrier de 1777, et 16 parfumeurs-distillateurs en 1900. Cette économie sera sur le déclin après la deuxième guerre mondiale. Au Four à chaux qui se développe à la fin du 19e, les exploitations agricoles sont surtout spécialisées dans la culture maraîchère.

 

1924

L'attrait du Cannet pour les artistes
La commune acquiert une telle renommée que de nombreux artistes viennent s'y installer. Si Renoir ne séjourne que quelque temps à la villa Printemps à partir de février 1902, avant de s'établir définitivement à Cagnes, Lebasque s'installe sur la commune en 1924. Ayant découvert le midi grâce à son ami Henri Manguin, il y mène une existence retirée et discrète. Il participe avec Pierre Bonnard au 1er salon des artistes du Cannet. Henri Lebasque s'éteint au Cannet le 7 août 1937.

 

Février 1926

Pierre Bonnard s'installe au Cannet
Après plusieurs séjours au Cannet de 1922 à 1926, le peintre Pierre Bonnard achète une maison modeste aux allures de chalet qu’il baptise « Le Bosquet ». Il s’y installe en 1927, après y avoir fait quelques arrangements. Il y réalise près de 300 œuvres qui ont marqué l’histoire de l’art. Conservées dans les plus grands musées du monde, beaucoup représentent des paysages du Cannet. Bonnard meurt au Bosquet le 23 janvier 1947, et est enterré au cimetière Notre-Dame des Anges auprès de sa femme Marthe, disparue en 1942.

 

1933

L'Hôtel des Anges, actuelle mairie
Victor Joachim Gassier, un Bas Alpins natif de Barcelonnette qui a fait fortune au Mexique, réalise au début du XXe siècle au Cannet une série d’opérations immobilières. Peu après la construction de sa maison, villa Les Mimosas, il fait édifier en 1902, sur le terrain d’à côté, acheté à la Société Foncière Lyonnaise, l’Hôtel des Anges. L’architecte James Warnery, qui travaille pour le compte des Barcelonnettes implantés sur la Côte d’Azur, en dessine les plans. Le bâtiment avec l’emploi de mosaïques sur la façade est typique de cette époque. L’hôtel sera racheté par la ville en 1933 par le maire Maurice Jeanpierre qui souhaite doter sa ville en pleine expansion, d’un hôtel de ville digne de sa réputation.

 

1939-1945

Une période difficile pour les Cannettans
Durant la guerre, les habitants ont beaucoup souffert de privations en raison des difficultés de ravitaillement. Mais cette période fut sans doute plus compliquée encore pour les nombreux Italiens implantés sur la commune qui furent d’abord inquiétés durant l’occupation italienne puis allemande. Très tôt, il apparaît des manifestations d’hostilités envers l’occupant. En 1941, il est découvert au quartier de la Ponchude, « une inscription de la propagande gaulliste » ; « les auteurs de ce méfait ne seront pas découverts». Et dans un rapport de police de 1942 sur l’état d’esprit de la population, le commissaire constate qu’une « partie de la population manifeste une certaine répugnance à l’idée d’une collaboration aussi étroite avec les puissances occupantes ». Le commissariat de police s’installera de 1943 à 1947 à l’hôtel St Vianney, l’actuel musée.

Après le débarquement en Provence, les bombardements sont de plus en plus fréquents, mais la commune dispose de nombreux abris souterrains dans différents quartiers. Même si dans la période de la libération, la ville n’a pas été le théâtre d’affrontements directs avec l’ennemi, elle eût à déplorer des dégâts matériels essentiellement aux Moulières et à l’Olivet. Le maire Maurice Jeanpierre paya le prix fort de sa résistance : arrêté par les nazis, il mourut en déportation.

 

1960-1970

La modernisation des réseaux et la densification du territoire
C’est à partir des années 1960 que la commune améliore peu à peu ses équipements urbains. L’éclairage public électrique et l’assainissement se mettent progressivement en place. Les réseaux d’alimentation en eau potable se feront en dernier, à la satisfaction générale de la population. Les habitants attendaient depuis longtemps ce progrès, car la qualité de l’eau était devenue un problème de santé publique.

Dans le même temps, la démographie du Cannet augmente car l’extension urbaine se poursuit à l’est de la commune, avec la ZAC des Mimosas et dans le secteur de l’Aubarède, tandis que les vides se comblent à l’ouest. La commune a alors une des plus fortes densités du département.